Je me suis demandé s'il était possible d'écrire une chronique Médias en groupe. Un trip de gang.
Ce pourrait être comique, et assez unique comme expérience.
Alors, voici le canevas. Je vous invite à modifier ce début de chronique avec des mots de votre propre cru.
Lorsque la chronique sera satisfaisante et complète, je la publierai dans l'hebdomadaire Voir.
Modifiez cette page comme bon vous semble en cliquant sur l'onglet « Edit ». Écrivons ensemble la première chronique Médias collaborative !
La longueur finale devrait être quelque chose comme 4000 caractères.
Allez-y : effacez les bouts que vous trouvez moches, ajoutez quelques mots, une phrase, un paragraphe... Poursuivez une idée déjà amorcée. Inventez un titre accrocheur. Punchez une phrase.
Début de la chronique après cette ligne...
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Un monde sans viande?
Voici une histoire qui n’est fort probablement jamais arrivée, mais on s’en fout.
À mon avis, le premier journaliste de l’humanité a dû être une sorte de messager.
Au temps des hommes des cavernes, il devait y en avoir un qui, à cause de certaines qualités communicationnelles, se faisait le porte-voix des nouvelles des cavernes environnantes.
Puis, un jour, le chef d'une tribu influente, voyant que ce premier journaliste était écouté et respecté, lui a certainement demandé :
« Ô toi ! homme de mots sacrés! Proclame dans la tribu voisine que MA tribu est la meilleure. En échange, je t'offre le plus gros morceau de viande fraîche que tu n'as jamais savouré. »
Du coup, le premier journaliste est devenu la première courroie de transmission.
Avec la venue de l'écriture, le métier de messager se transforma, mais demeura un marché lucratif, surtout pour les chefs de tribus. Ceux-ci apprirent à écrire sur de l'écorce les mots que leur dictait leur messager des mots sacrés. Les mots devinrent alors la propriété des chefs. Et les morceaux de viande aux messagers devinrent beaucoup moins gros et savoureux.
Depuis, les médias n'ont cessé d'être enchaînés aux ardeurs de la panse des grands penseurs.
Les médias ont cessé d’être libres. En fait, la liberté des médias a dû être une réalité préhistorique très brève. En tout et partout, le journalisme a peut-être connu, quoi, deux jours de totales liberté ?
Même à l'époque de la Révolution française, lors de la naissance de la presse, le pamphlet servait de moyen de communication. Il était distribué dans les rues de la ville. Même s'il n'était pas sous le contrôle d'empires, il avait des intérêts idéologiques, tel que vendre l'idée de la Révolution. Peut-on parler de médias « libres » ?
Aujourd'hui, les médias modernes occidentaux, qui publient dans des pays dits « capitalistes », sont mercantiles. Voilà tout le problème! On ne le dit pas assez souvent. Un énorme problème qui n'échappe pas aux émeutes, aux tueries et aux engueulades monstres.
Ces médias sont soumis à la loi de l'offre et de la demande. Ils offrent les lecteurs en pâture aux publicitaires. Ils se doivent de plaire à leur lectorat en leur livrant des nouvelles qui vont les intéresser, voire les émoustiller, pour gonfler la masse « lisante » (ou « écoutante »).
Ainsi, les médias se créent une clientèle fidèle, vendent de la pub et survivent. Ils sont, par le fait même, obligés de faire des choix qui leur donneront le moyen de vendre. L'un sera un média de droite, l'autre de gauche, l'un axé « culturel », l'autre « affaires ». On n'entend jamais parler de médias dits juste « média ».
Cela soulève plusieurs questions.
Sommes-nous bons juges de ce que nous voulons savoir ? Comment juger de la pertinence d'une nouvelle ? Est-ce que le chien écrasé a la même « importance » que la situation géopolitique mondiale ?
Il serait tentant de changer la maxime « vous avez le droit de savoir » pour « vous avez besoin de savoir ». Ainsi, peut-être n'aurions-nous plus à vivre le témoignage du voisin de pallier éberlué de l'homme sans histoire qui a mis son bébé au micro-onde.
D'un autre côté, qui peut prétendre savoir ce que nous avons besoin de savoir ? Existe-t-il un grand décideur universel ? Ah ! peut-être Fidel ? Je suis persuadé qu’il est un grand amateur du "vous avez besoin (ou non) de savoir
Donner le pouvoir d'une nouvelle à quelqu'un qui veut faire des sous, ou donner le pouvoir d'une nouvelle à celui qui veut rester au pouvoir ; y a-t-il une meilleure option ?
Et notre homme des cavernes, ce premier journaliste de l’humanité, s’il avait su quelle boîte de Pandore il ouvrait en faisant la promotion de la tribu voisine en échange d’un morceau de viande, l’aurait-il fait ?
Il l'aurait certainement ouvert cette fameuse boîte de Pandore puisqu'en son for intérieur, il savait qu'un jour le monde deviendrait "végétarien"... Ainsi, dans ce monde (idéal) sans viande et sans média, l'amour et la fraterité triompheraient radicalement de tous les "porcs capitalistes" qui - comme tout bon communiste et tout bon musulman fondamentaliste le sait si bien - sont des êtres immondes ne méritant que le droit de vivre dans la fange. Oui, indubitablement, notre "homo actualis" serait fier des journalistes d'aujourd'hui puisque les médias sont à l'image de ceux qui les consultent: imparfaits, dépendant de l'économie et pourvue d'une liberté tout aussi illusoire que la venue du "Grand Soir".